La définition de la santé de l’OMS selon laquelle « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » conduit à penser autrement les parcours de soins en terme de parcours de santé et plus largement à se poser la question de la qualité de vie, à tous les âges de la vie.

 

De plus en plus d’établissements ou d’institutions dans le monde proposent aux patients des pratiques psychocorporelles dans leurs parcours de soins, jusqu’à développer une médecine pleinement intégrative. Par ailleurs, les patients ont recours par eux-mêmes à ces pratiques et les associent de plus en plus facilement, en particulier lorsqu’un symptôme devient chronique.

Le développement des pratiques complémentaires et intégratives vient donc modifier le paysage thérapeutique mondial, changeant jusqu’à notre glossaire médical avec un usage de plus en plus fréquent de termes comme santé intégrative, médecine intégrative, médecines complémentaires, thérapies complémentaires, pratiques psycho-corporelles (PPCs), intégrativité …

 

Le terme de médecine complémentaire recouvre un large ensemble de pratiques de soins habituellement regroupées sous le terme anglais de Complementary Alternative Medicine (CAM) et définies par les National Institutes of  Health des Etats-Unis et la Cochrane Collaboration comme : « un large domaine de ressources de guérison qui englobe tous les systèmes, modalités, et pratiques de santé, de même que leurs théories ou croyances, autres que ceux qui sont intrinsèques au système de santé politiquement dominant d’une société ou culture particulière à une période historique donnée. »

Les traitements complémentaires sont souvent regroupés [1], comme le rappelle le rapport de l’APHP sur les médecines complémentaires :

  • Selon la nature du traitement (regroupement en 4 catégories)

    • Traitements biologiques naturels (plantes, compléments alimentaires …)

    • Traitements psychocorporels ((hypnose, yoga …)

    • Traitements physiques manuels (ostéopathie, chiropractie, massage ...) 

    • Autres pratiques et approches de la santé (Médecine traditionnelle …)

  • Selon le mode d’administration (regroupement en trois catégories [2])

    • Auto-administration (plantes, compléments alimentaires, méditation …)

    • Administration par un tiers praticien (acupuncture, massage, réflexologie,

    • ostéopathie…)

    • Auto-administration avec supervision périodique (yoga, biofeedback, tai-chi …).

Ces pratiques ne sont pas intégrées dans la tradition académique ou le système dominant du pays et pourtant largement utilisées par les patients notamment quand un symptôme se chronicise.

Elles sont donc identifiées comme celles utilisées en complément de la médecine conventionnelle (et donc bien à différencier des médecines alternatives qui sont utilisées à la place de la médecine conventionnelle).

 

La notion de Santé Intégrative renvoie à l’intégration pour tous les usagers ou dans le parcours de soins d’un patient de pratiques issues de la médecine conventionnelle et de celles issues des pratiques complémentaires, (qui font l’objet d’une évaluation scientifique sur leur sécurité et leur efficacité).

La Santé Intégrative tient compte de la personne dans sa globalité (corps, esprit, spiritualité) et développe une approche personnalisée associant les pratiques des deux approches tout en prenant en compte l’importance de la relation thérapeutique. Dans cette démarche, les différents aspects du mode de vie de l’usager sont pris en compte et la place de la prévention y apparait comme essentielle. Le maitre mot est " interdisciplinarité ", ou comment une équipe peut apporter à l’usager tous les soins nécessaires, qu’ils proviennent de la médecine conventionnelle ou des pratiques complémentaires.